24 mai, Marie Auxiliatrice. Quoi lui demander lors de sa fête ?

Saint du jour, 24 mai 1968

Par Plinio Corrêa de Oliveira

 

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L’invocation de Marie, Secours des Chrétiens, fut introduite dans la Litanie de Lorette par saint Pie V, pour commémorer la victoire contre les Turcs à Lépante le 7 octobre 1571. La fête fut instituée par Pie VII, en action de grâce pour son retour à Rome [26-9-1814], après avoir été emprisonné par Napoléon.
La statue qui se trouve sur l’autel de notre chapelle – il est toujours bon de le rappeler aux jeunes ici présents – est celle de Marie Auxiliatrice. Le symbolisme de cette statue est très beau. Notre-Dame tient dans l’un de ses bras l’Enfant Jésus et, dans sa main droite, un sceptre. Cela signifie que, par le pouvoir qu’elle a sur l’Enfant Jésus, pouvoir qu’elle a conservé tout au long de sa vie, elle possède une toute-puissance suppliante sur le monde entier, sur l’univers tout entier. Et en tant que Dame toute-puissante de l’univers, elle a le pouvoir de nous aider dans tout ce que nous désirons. Elle est donc une auxiliatrice toute-puissante.
D’un autre côté, son visage souriant et son apparence aimable nous parlent de sa miséricorde. Ainsi, deux éléments sont présents pour que nous placions notre confiance en son secours. Elle veut nous aider de manière inépuisable, et elle peut nous aider en toutes choses. Par conséquent, si nous lui demandons, elle nous secourra. Cela signifie que, d’un certain point de vue, Marie Auxiliatrice pourrait également être appelée la Vierge des Demandes. Il est vrai qu’elle ne nous aide pas uniquement lorsque nous le lui demandons, mais chaque fois que nous le faisons, elle nous aide. C’est précisément pour cela qu’elle est appelée Secours des Chrétiens.
C’est aussi pour cette raison qu’il est bon de nous rappeler l’insistance avec laquelle nous l’invoquons dans nos prières au début et à la fin de nos réunions. Vous remarquerez qu’après les trois Ave Maria que nous prions le soir, il y a toujours l’invocation : Auxilium Christianorum, ora pro nobis. Car Dom Chautard condamne l’erreur dans laquelle tombent certaines personnes qui disent : « Que Dieu, que la Vierge, m’aident dans les difficultés extraordinaires de la vie. Dans les difficultés ordinaires, je n’ai pas besoin de son secours. Avec mon talent, mes capacités et mon énergie, je m’en sors seul. » En matière d’apostolat, comme d’ailleurs dans toute autre matière, cela est faux. Mais en matière d’apostolat, c’est particulièrement faux, d’une manière toute spéciale.
En effet, pour le succès de notre apostolat, comme pour celui de notre vie intérieure, nous avons besoin à chaque pas du secours de la Vierge, par exemple, pour que les paroles que je vous adresse aujourd’hui portent quelque fruit.
Ce fruit dépend exclusivement de la grâce de la Vierge ; c’est elle qui l’obtient de Dieu, l’auteur de la grâce, la source ultime, véritable et profonde de tout bien, de tout don parfait. De sorte que, si la Vierge ne m’aide pas, ces paroles resteront vaines, et si je veux cet aide, je dois la demander.
Ainsi, il est tout à fait normal qu’avant de commencer le « Saint du Jour », je récite une invocation. Et je la récite avec l’état d’esprit de celui qui demande habituellement à la Vierge de l’aide pour tout ce qu’il fait, reconnaissant sa dépendance envers elle et plaçant son espérance dans son secours pour résoudre tous les problèmes dans lesquels il pourrait se trouver. Cela vaut pour les problèmes de l’apostolat, mais aussi – et surtout – pour ceux de la vie intérieure.
Dans notre vie intérieure, nous ne pouvons rien faire sans la grâce. Et nous ne pouvons la recevoir que de Dieu, qui ne nous l’accordera que par l’intermédiaire de la Vierge, et elle nous l’accordera si nous la demandons. Ainsi, elle est notre auxiliatrice indiciblement miséricordieuse, toujours prête à nous aider à chaque instant et à nous accorder les secours les plus inattendus, les plus grands, les aides les plus soudaines, les plus éclatantes. Il suffit seulement que nous demandions, demandions, demandions.
Nous devons donc nous préparer à lui adresser une demande. Quelle demande ? Nous devons lui en adresser au moins une. Mais elle, en tant qu’Auxiliatrice, aime qu’on lui demande beaucoup de choses. La Vierge n’est pas comme les puissants de ce monde à qui l’on demande peu pour obtenir quelque chose. Au contraire, c’est une Mère très bonne, qui se réjouit lorsque ses enfants lui demandent beaucoup, et plus ses enfants demandent, plus elle est heureuse.
Mais ces demandes doivent être ordonnées – je ne dis pas exclusivement – surtout à sa gloire, à l’établissement de son Règne, à l’ordre surnaturel, à la cause contre-révolutionnaire, aux différentes TFP dans le monde, etc.
La Vierge est si bonne qu’elle exauce souvent les demandes des personnes qui ne demandent que pour leur propre profit, et rien d’autre. Par exemple : « Ma Mère, mon bras ne va pas bien ; je t’en prie, guéris-le. »
Et voici que la Très Sainte Vierge remet le bras de cette personne en état… bien que celle-ci ne se convertisse pas. Mais elle a exercé sa bonté et tire néanmoins un profit de cette situation : elle lui montre qu’elle est si bonne, qu’elle l’est même pour ceux qui ne le méritent pas. Mais si elle est si bonne envers les enfants des ténèbres, combien plus peut-elle l’être envers celui qui, avec plus ou moins de fidélité, peut se dire fils de la lumière ! Évidemment, la Vierge déborde du désir d’aider.
Ainsi, ce serait une très bonne chose, ce serait l’idéal, que celui qui se sent intérieurement poussé à cela – car il faut une motion intérieure – dresse une liste de vingt ou trente demandes à la Vierge. Ce seraient des demandes dans cet ordre : des demandes pour sa propre vie spirituelle, pour son apostolat, pour toutes les TFP, pour la cause contre-révolutionnaire en général. Des demandes, donc, pour notre Mère ineffablement aimée et persécutée, la Sainte Église Catholique Apostolique Romaine. Une demande pour la réalisation urgente des promesses faites par la Vierge à Fatima. Et ainsi, pour chacune de ces demandes, formuler quelque chose. Mais, si l’on n’a pas, le plus souvent, une impulsion intérieure à cela – ce qui ne signifie pas une infidélité, car la grâce touche chaque âme d’une certaine manière – qu’au moins l’on élabore une demande concernant la vie intérieure et un apostolat à accomplir. Que puis-je désirer de plus pour ma vie intérieure ?
Je recommande une intention, et je la recommande avec beaucoup d’insistance : que la Vierge fasse dans l’âme de chacun de nous ce qu’elle juge être le meilleur. C’est évident : on ne peut pas ne pas le demander. Mais, en plus de cela, demandons aussi ce que nous désirons, c’est-à-dire ce qu’elle nous donne l’occasion de connaître, par la grâce et la raison, et de désirer comme une nécessité pour nous. Ainsi, il est normal que nous demandions. Il est légitime de demander. En somme, lui demander n’importe quoi, et laisser la grâce parler intérieurement en chacun de vous. Maintenant, enfin, nous demanderons à Marie Auxiliatrice de nous accorder, à nous tous, les grandes grâces.

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