La mission des laïcs aujourd’hui : fidélité et espérance

Conférence pour les membres et coopérateurs de la TFP brésilienne, 4 avril 1972 (*)

 

Par Plinio Corrêa de Oliveira

 

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L’aurore à la Basilique Saint Pierre, Rome (photo Kenneth Drake)
Qui suis-je ? Je suis fils de la Sainte Église catholique, apostolique et romaine. En tant que fils de l’Église, je ne suis qu’une minuscule partie vivante de l’Église. Nous sommes tous de petites parties vivantes de cet immense organisme vivant qu’est la Sainte Église catholique.
Vous connaissez la distinction entre l’Église enseignante et l’Église enseignée. Nous sommes membres de l’Église enseignée. Dans cette période sombre qui traverse l’Église, plus sombre dans l’Église enseignante que dans l’Église enseignée, je crois que les laïcs ont un rôle particulier à jouer.
Je m’explique par une image : au coucher du soleil, lorsque le soleil est déjà descendu, il reste cette très belle lueur rouge-dorée qui remplit le ciel. Aujourd’hui [1972], nous pouvons dire que le soleil est presque totalement couché à l’horizon de l’Église. Mais jamais totalement, car Elle est immortelle et indestructible. Son soleil ne se couchera jamais complètement. Nous devons toutefois dire que les rayons du soleil ne parviennent presque plus dans les milieux ecclésiastiques.
C’est à nous de faire resplendir cette lueur que le soleil émettait avant de se coucher. Avec quelques membres méritants de la hiérarchie, nous représentons la fidélité au Magistère. Nous sommes un écho fidèle de ce Magistère qui jaillissait autrefois dans toute sa magnificence. Nous ne sommes qu’un écho vivant. Mais c’est précisément parce qu’il est vivant que cet écho se déplace dans la voie de la sainteté et du progrès.
De cette fidélité lumineuse, imprégnée d’une profonde souffrance, naîtront de nouveaux rayons pour l’Église catholique. L’Église catholique est un soleil qui ne cessera jamais de rayonner d’une lumière toujours plus belle et éblouissante. Certains rayons de cette lumière apparaissent aujourd’hui dans l’Église enseignée.
Nous ne voulons rien supprimer, mais tout conserver, tout en enrichissant ce qui se développe selon la logique et la fidélité. Nous sommes le passé de l’Église, vivant dans l’Église enseignée, et imprégnés d’espoirs pour l’Église du futur. Nous sommes les continuateurs de toutes les gloires passées de l’Église, et nous faisons déjà partie de l’aurore de celles qui viendront. Entre les gloires du passé et celles du futur, nous sommes aujourd’hui une sorte d’isthme qui s’ouvrira ensuite sur cet immense océan qu’est le Royaume de Marie. Nous portons toutes les eaux du passé, les canalisant vers l’avenir.
Nous devons lutter. Nous devons passer d’une bataille à l’autre sans interruption. Nous ne pouvons pas oublier la lutte. La guerre que nous menons aujourd’hui marquera l’histoire de l’Église jusqu’à la fin des temps. Dans la liturgie, dans les cérémonies de l’Église, en tout, nous devons accentuer le caractère militant, marqué par notre lutte, nos souffrances et nos larmes.
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(*) Sans révision par l’auteur.

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