Da obra “Meio século de epopéia anticomunista”, Editora Vera Cruz Ltda., São Paulo, 1980, pags. 399-400:
Nova edição de Revolução e Contra-Revolução também em língua francesa, no Canadá
No dia 29 de novembro de 1978 foi lançada em Montreal, no Canadá, a nova edição em língua francesa do livro Revolução e Contra-Revolução do Prof. Plinio Corrêa de Oliveira.
Ao ato de lançamento, promovido pela Editora Paul Dottini no Ritz Carlton Hotel de Montreal, compareceram o senador Leopold Langlois; o deputado federal Bernard Loiselle; o diretor regional do Ministério de Assuntos Culturais da Província de Québec, Sr. Pierre Ouellet; os cônsules do Brasil, Chile e Uruguai em Montreal; representantes de diversas entidades de Québec, e numeroso público. Após os discursos, foi oferecido aos presentes um coquetel. O ato teve grande repercussão na imprensa de Montreal.
O Prof. Plinio Corrêa de Oliveira enviou mensagem gravada para o ato, e nele se fez representar pelo advogado e cooperador da TFP brasileira, Sr. José Lucio Araujo Corrêa.
Alguns tópicos da mensagem enviada pelo autor foram transmitidos pela maior emissora de televisão do país, a Rádio Canadá, ao dar a notícia do lançamento do livro e do ato realizado no Ritz Carlton Hotel. Ao mesmo tempo eram projetadas no vídeo fotos do Prof. Plinio Corrêa de Oliveira, cenas de campanhas da TFP brasileira e dos Jeunes Canadiens pour une Civilisation Chrétienne, os quais participaram ativamente da realização da edição. A tiragem desta foi de 16 mil exemplares.
Na mesma ocasião, o Sr. José Lucio Araujo Corrêa deu uma entrevista sobre a TFP pelo canal de televisão da Canadian Broadcasting Corporation, que atinge todo o Canadá francês.
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PREFACE
“Révolution et Contre-Révolution” a été écrit en grande partie en 1959, il y a presque vingt ans. La troisième partie fut écrite en 1976, spécialement pour la troisième édition italienne. Je me suis alors demandé si dans cette étude, il y avait quelque chose à changer. Et après un sérieux examen, je suis arrivé à la conclusion que non. Une application au panorama de 1976 suffirait, et c’est de là qu’a résulté la nouvelle partie ajoutée au travail. En faisant maintenant cette préface pour la présente édition canadienne, je dois dire qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter ou de changer quoi que ce soit.
Cependant, il y a tellement de choses qui ont changé durant ces vingt dernières années! Spécialement en ce qui concerne le péril communiste, qui constitue le problème le plus actuel analysé dans “Révolution et Contre-Révolution”, combien d’espoirs légitimes des anticommunistes militants se sont écroulés, combien d’illusions on été emportées par le vent!
Parmi ces espoirs que le temps n’a pas justifiés, figurait le recul du monstre soviétique au-delà des frontières russes avec la libération des glorieuses nations captives et la si désirée réunification de l’Allemagne! Le rideau de fer continue à couper l’Europe en deux.
En soi, cela est déjà terrible. Plus terrible encore est que le monde occidental paraît s’être habitué à celle injuste et cruelle amputation. Le Traité d’Helsinki, en 1975, a consacré la division de l’Europe, en deux blocs, reconnaissant les conquêtes soviétiques de la IIe Guerre Mondiale.
Cependant la Providence avait le droit d’espérer que l’Occident mobilise son immense supériorité culturelle, technique et économique, afin d’obliger le communisme à des reculs successifs qui pouvaient même mener à la libération du peuple russe. Aucune aide décisive n’est partie des nations de l’Occident pour libérer le peuple russe de l’Etat-prison qui s’étend au-delà du rideau de fer jusqu’aux profondeurs de l’Asie.
Un jour l’Histoire jugera avec sévérité cette inertie, et questionnera les peuples occidentaux pour ne pas avoir utilisé tous les moyens afin de soulager leurs frères opprimés.
J’ai parlé d’inertie. L’expression ne résume pas toute la réalité, et je tiens à le souligner.
A la censurable capitulation de Yalta, à la querelle purement verbale et d’efficacité limitée de la guerre froide, a succédé réellement une inertie, elle aussi censurable, d’autant plus qu’elle fut négligente et de bonne humeur. Elle a influencé l’Occident pendant la période qu’on a appelée la “coexistence pacifique”. Mais depuis, il y eut quelque chose de plus grave encore: la période de “détente” pendant laquelle les États-Unis, et les plus riches nations du monde occidental, s’obstinèrent à envoyer à la Russie des capitaux, des usines, du “know-how”, des techniciens, etc.
Pendant que le géant russe se nourrissait des richesses de l’Occident, il faisait tout pour se préparer à la destruction de ce dernier. La supériorité militaire, dont le Monde Occidental aurait dû se servir depuis le début de l’après-guerre, afin d’imposer à la Russie qu’elle réfrène sa course aux armements et qu’elle renonce à ses désirs d’impérialisme idéologique et politique universel, s’est pour ainsi dire arrêtée de progresser et a commencé à se fléchir. Entre-temps, la Russie soviétique étendait ses conquêtes jusqu’à l’apogée où on les trouve aujourd’hui. Quand le Kremlin s’asseyait à la table des négociations dans l’atmosphère de “détente” pacifiste en apparence, il conquérait successivement l’Ethiopie (1974), le Cambodge, le Vietnam, le Moçambique, l’Angola (ces derniers en 1975) et plus récemment l’Afghanistan (1978).
Chaque conquête bien réussie invite, avec une emphase redoublée, à d’autres: c’est ce qu’enseigne l’Histoire de tous les impérialismes.
Il n’y a personne qui ignore que l’impérialisme soviétique est aujourd’hui plus entreprenant que jamais.
Comme il s’est développé depuis l’époque où fut publiée la première édition brésilienne de “Révolution et Contre-Révolution”, jusqu’à nos jours!
Et comme il menace de s’agrandir encore!
Devant cela, une question surgira dans l’esprit du lecteur. A quoi bon lire ce livre écrit avec le désir d’approfondir le plus possible l’étude des origines lointaines et récentes du communisme depuis le XVe siècle, de même que l’étude de ses méthodes les plus caractéristiques d’infiltration idéologique? – Je suis persuadé qu’il en vaut la peine et de beaucoup. Je pourrais le démontrer. Il sera inutile de le faire ici, vu que la certitude de cette utilité découle pour ainsi dire de chaque page du livre.
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C’est dans la nature du pragmatisme d’être impressionné par le langage des faits, bien plus que par la doctrine.
Après le lancement, en 1959, de “Révolution et Contre-Révolution, j’ai fondé en 1960, avec un groupe d’amis, certains alors très jeunes, la “Société Brésilienne de Défense de la Tradition, Famille et Propriété”.
Son objectif était de se répandre parmi la jeunesse brésilienne, en l’organisant pour la Contre-Révolution.
Sa méthode consistait à recruter et à former les jeunes pour qu’ils coopèrent à la propagande contre-révolutionnaire de l’entité, faite par des journaux, des livres, la radio et la télévision, et pour qu’ils coopèrent aussi, à la vente dans les rues, du matériel qu’elle éditerait.
Cet idéal se répandit immédiatement dans toute l’Amérique. du Sud, enthousiasmant des jeunes de l’Argentine, du Chili, de l’Uruguay, de la Colombie, du Vénézuela, de l’Equateur, de la Bolivie, lesquels, inspirés par les principes de “Révolution et Contre-Révolution”, constituèrent des entités semblables et autonomes, actives et pleines de succès dans leurs pays respectifs.
La combativité des T.F.P. se tourna naturellement, et tout de suite, contre le communisme organisé et déclaré. Mais prévoyant que les guérillas communistes disséminées par Cuba, en 1’Amérique du Sud, devraient disparaître misérablement par manque d’appui logistique des populations rurales (comme cela est arrivé de fait), et que le communisme était loin de pouvoir atteindre une majorité électorale qui lui donnerait l’accès au pouvoir intégral de n’importe quel gouvernement — ce qui fut entièrement et méticuleusement confirmé par les faits — les T.F.P. comprirent que la voie pour le progrès du péril rouge était autre. Et que dans celle autre voie, il était nécessaire de lui couper la route. Je m’explique.
Dans la population profondément traditionnelle et catholique de notre Continent, le communisme ne pourrait pas se contenter de faire sa propagande avec les drapeaux dépliés. La réaction qu’il rencontrerait lui fermerait d’innombrables portes. Pour cela, la propagande se devait de progresser aussi et principalement de façon voilée, en développant au sein des divers groupes et classes sociales non communistes un socialisme cryptocommuniste, pour, à partir de là, familiariser le public avec les idées de gauche, et le rendre, moins craintif des principes de la secte rouge. Ainsi, et seulement ainsi, le communisme ouvert et déclaré aurait des possibilités d’exister.
Les mentors de la Révolution communiste espéraient de ce cryptocommunisme, et de la cohorte des ” innocents utiles “, qu’ils modifieraient graduellement, “pari-passu”, par le moyen de réformes socialisantes, la structure de la société et de l’économie de manière à transformer de plus en plus la société actuelle, basée sur la propriété individuelle, en une société collectiviste.
Les T. F. P. se proposèrent de dénoncer tout ce jeu et de couper la vole à une forme aussi insidieuse de l’avancement communiste.
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Mais si faire des plans judicieux et pratiques est difficile, souventefois, il est encore plus difficile de les exécuter.
Dans le cas concret, une difficulté spéciale se présentait, au plan de l’action anti-communiste adopté par les T.F.P. C’était que le cryptocommunisme avait réussi une infiltration périlleuse dans une institution d’importance primordiale dans la formation spirituelle et culturelle du Brésil et de toute l’Amérique du Sud: l’Eglise Catholique. Et, en plus de cela, dans une importante nation de cette partie du monde: le Chili.
L’infiltration cryptocommuniste dans l’Eglise Catholique brésilienne et sud-américaine, et la diffusion, en son sein, de doctrines et tendances clairement gauchistes, est si grande que les T.F.P. ont dû compter, parmi leurs plus constants adversaires, précisément certains membres de la hiérarchie catholique, plusieurs d’entre eux de la plus haute catégorie…
Il convient en ce moment de dire un mot sur le progrès du communisme au Chili. Comme on verra, il a eu une grande relation avec les activités de la T.F.P. au Brésil, et principalement des T.F.P. soeurs, lesquelles, comme il a été dit, se répandirent dans le Continent.
La Démocratie chrétienne au Chili est considérablement plus semblable à son homologue italien qu’à la Démocratie chrétienne allemande. Appuyé continuellement par un clergé imprégné d’un gauchisme actif, la D.C. chilienne a créé, au temps de son chef de file Eduardo Frei, Président de la République (1964-1970), toutes les conditions pour que le Parti Socialiste minoritaire, lié aux radicaux et aux communismes, et appuyé par une dissidence démocrate chrétienne de l’extrême gauche, puisse mener au pouvoir, le marxiste Salvador Allende (1970-1973). C’était la victoire de la tactique cryptocommuniste que les T.F.P. se sont précisément spécialisées à combattre.
En somme, ont peut dire que, n’eut été les T.F.P., peut-être que la tactique du cryptocommunisme aurait déjà soumis toute l’Amérique du Sud à Moscou. Et l’Atlantique Sud, le long duquel les communistes ont tellement progressé en Afrique, serait aujourd’hui un lac communiste, ce qui produirait des conséquences internationales faciles à évaluer.
Tout cela montre bien la fécondité d’une action née du présent livre, continuellement inspirée par celui-ci, et tournée vers la réalisation des buts qu’il indique.
Qu’on ne pense pas que le succès de la tactique anticommuniste des T.F.P. s’explique seulement par les particularités de l’ambiance sud-américaine. Car ont pris naissance aussi, avec une vigueur notable, d’autres T.F.P. soeurs, mais autonomes — ou des entités similaires — aux Etats-Unis, au Canada, en Espagne, en France. En Italie, avec un siège à Rome, il existe un important secrétariat de diffusion informative des T.F.P.
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Saint Thomas — raconte l’Evangile — n’a pas cru, tant qu’il n’a pas vu. Comme lui, sont les pragmatiques, pour qui ne valent que les arguments palpables. Afin que le caractère très générique des faits que je viens de présenter ne les laissent pas sceptiques, j’ai le plaisir de pouvoir leur offrir, à titre d’exemple, une description analytique de l’expansion des activités et des succès de la T.F.P. brésilienne. Je l’enverrai avec plaisir aux lecteurs intéressés (demander à « Jeunes Canadiens pour une Civilisation Chrétienne » — B.P. 566, Station Youville, Montréal, P.Q. — H2P 2W1).
Le livre “Révolution et Contre-Révolution” a aussi intéressé les “Jeunes Canadiens pour une Civilisation Chrétienne”.
Cela me réjouit en voyant les oeuvres qu’ils réalisent et promettent de réaliser dans leur grande patrie, laquelle a de plus en plus une influence méritée et toujours plus grande, dans l’ensemble des nations de ce Continent.
Sao Paulo, octobre 1978
Plinio Corrêa de Oliveira