Plinio Corrêa de Oliveira

 

 

Un petit monde:

la famille nombreuse

une école de sagesse et d'expérience

 

 

 

 

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 Le compliment pour l’anniversaire du grand-père  – Ferdinand Georg Waldmüller (1793-1865)

L'expérience prouve que la vitalité et l'unité d'une famille dépendent directement de sa fécondité.

Quand la descendance est nombreuse, père et mère apparaissent aux yeux de leurs enfants à la tête d'une collectivité humaine pondérable aussi bien par le nombre de ceux qui la composent que par les inestimables valeurs religieuses, morales, culturelles et matérielles qui caractérisent d'ordinaire la cellule familiale. L'autorité parentale en sort nimbée de prestige. Puisque les enfants trouvent en quelque sorte leur bien commun dans leurs parents, ils ne cherchent pas normalement à accaparer toutes les attentions et toute l'affection, ni à se servir des parents pour leur seul bien individuel. Le terrain est peu propice à la naissance de la jalousie entre frères et sœurs, contrairement à ce qui peut facilement survenir dans les familles restreintes où il n'est pas rare qu'une tension parent-enfant s'établisse, chacun ayant tendance à vaincre l'autre et le tyranniser.

Les parents peuvent ainsi abuser de leur autorité en se dérobant à l'ambiance familiale pour s'adonner aux distractions de la vie mondaine : ils laissent leurs enfants entre les mains étrangères de baby-sitters ou dans l'atmosphère chaotique créé par tant de pensionnats turbulents, dénués d'une légitime sensibilité affective.

Ils peuvent aussi les tyranniser — il est impossible de l'omettre — par différentes formes de violences familiales, si cruelles et si fréquentes dans notre société déchristianisée.

 

Hugo Bürkner (1874)

Plus la famille est nombreuse, plus il lui est difficile d'établir une de ces tyrannies familiales. Les enfants comprennent davantage la charge qu'ils représentent pour leurs parents et leur en sont d'autant plus reconnaissants. Le moment venu, ils cherchent à les aider respectueusement dans la conduite des affaires familiales.

D'autre part, des enfants nombreux communiquent à l'ambiance familiale une animation, une effervescence pleine de gaieté, une originalité sans cesse créative dans la façon d'être, d'agir, de sentir et d'analyser la réalité quotidienne à l'intérieur et à l'extérieur de la maison. La vie de famille devient une école de sagesse et d'expérience, basée sur la tradition transmise avec sollicitude par les parents, et sur la rénovation prudente et graduelle que les enfants y apportent avec respect et circonspection. La famille constitue ainsi un petit monde, en même temps ouvert et fermé à l'influence de l'extérieur.

La cohésion de ce petit monde résulte de tous les facteurs mentionnés plus haut et s'appuie principalement sur la formation religieuse et morale donnée par les parents en accord avec le curé de leur paroisse, ainsi que sur l'harmonieuse convergence des différents caractères héréditaires physiques et moraux qui, à travers les parents, concourent à modeler la personnalité des enfants.

Ce « petit monde » se distingue des autres « petits mondes » du même genre, les autres familles, par des notes caractéristiques qui rappellent en miniature les différences entre régions d'un même pays ou entre pays d'une même civilisation.

La famille ainsi constituée a généralement un tempérament commun, des envies, des tendances et des aversions communes, les mêmes façons de vivre, de se reposer, de travailler, de résoudre les problèmes, d'affronter les adversités et de tirer profit des circonstances favorables. Les familles nombreuses ont, dans tous ces domaines, des règles de pensée et d'action corroborées par l'exemple des ancêtres, souvent rendus mythiques par la nostalgie et le recul du temps. 


Extrait de Noblesse et élites traditionnelles analogues dans les allocutions de Pie XII au Patriciat et à la Noblesse romaine


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